Enfants d'immigrés: un sentiment de discrimination

teoLa rhétorique xénophobe de la droite (n’est-ce-pas M. Hortefeux) et de l’extrême droite entretient volontiers la confusion entre les étrangers et les immigrés. Pourtant les deux catégories, si elles se recoupent en grande partie, ne se confondent pas.

Selon la définition adoptée par le Haut Conseil à l'Intégration, un immigré est une personne née étrangère à l'étranger et résidant en France. Les personnes nées françaises à l'étranger et vivant en France ne sont donc pas comptabilisées. À l'inverse, certains immigrés ont pu devenir français, les autres restant étrangers. Un immigré n'est pas nécessairement étranger et réciproquement certains étrangers sont nés en France (essentiellement des mineurs). La qualité d'immigré est permanente : un individu continue à appartenir à la population immigrée même s'il devient français par acquisition. C'est le pays de naissance, et non la nationalité à la naissance, qui définit l'origine géographique d'un immigré. Notre pays compte ainsi un peu plus de 5,1 millions d’immigrés (dont beaucoup sont devenus Français par acquisition) et 3,65 millions d’étrangers (dont certains sont aussi immigrés). Sèvres compte pour sa part un peu moins de 3 000 immigrés et  un peu moins de 2 000 étrangers (pour une population totale de 23 700 habitants).
L’enquête « Trajectoires et Origines », menée par l'INSEE et l'INED auprès des immigrés et de leurs enfants, est riche d’enseignements sur la manière dont les immigrés ressentent les discriminations. Un quart des immigrés et de leurs enfants déclare subir des discriminations. Les immigrés et les enfants d’immigrés représentent 40% des personnes déclarant subir des discriminations alors qu’ils ne représentent que 22 % de la population française. Le sentiment de discrimination est plus fort chez les enfants d’immigrés que chez les immigrés eux-mêmes, sans doute en raison de « l’écart très fort entre leurs attentes et la réalité qu’ils vivent sur le marché du travail », comme l’explique Patrick Simon, chercheur à l’Ined. Ce sentiment est particulièrement développé chez les enfants de l’immigration africaine.

 

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