La France présidera aux destinées de l'Europe pendant six mois à partir du 1er juillet. Cette présidence intervient à un moment charnière. Le traité de Lisbonne, qui adapte le fonctionnement de l'Union dans une Europe élargie aujourd'hui à 27 membres, est en voie de ratification. Les prochaines élections européennes auront lieu en juin 2009.
Les 4 priorités affichées par la France pour cette présidence, l'énergie / climat, l'immigration, la sécurité et la défense, l'avenir de la politique agricole commune, sont importantes. Mais l'Europe sociale n'y figure pas. Peut-on espérer réconcilier nos citoyens avec le projet européen et affronter les défis de la mondialisation, sans progrès social ? Les socialistes ne le pensent pas. Pour eux la présidence française doit être l'occasion de renforcer l'Europe sociale et de garantir le développement de services publics de qualité dans toute l'Europe.
La crise financière et la crise alimentaire menacent la stabilité et la démocratie dans des pays déjà vulnérables. Une des priorités doit être de s'attaquer aux dérives d'un « capitalisme de casino ». L'Europe a besoin de règles du jeu plus claires et transparentes sur les marchés financiers.
L'Union européenne achève aujourd'hui son processus d'unification. Elle ne doit pas se replier sur elle-même. L'Euro-Méditerranée peut être la grande aventure collective des 30 prochaines années à condition d'être placée sous le signe de l'ouverture et non de l'exclusion. Le projet d'Union méditerranéenne porté par Sarkozy, sans concertation avec ses partenaires européens, ne semble, hélas, pas emprunter cette voie.