La République abimée

En s’attaquant au droit à la retraite à 60 ans, Nicolas Sarkozy s’est aussi attaqué à un symbole.  Sa réforme veut dire : il n’y a pas de conquête sociale qui ne puisse être remise en cause. Que des millions de personnes défilent et manifestent compte peu à ses yeux. Fort de la majorité qui l’a porté au pouvoir, il bafoue sans cesse les droits de l’opposition, traitant avec mépris ses adversaires politiques, les syndicats, mais aussi les simples citoyens, allant même jusqu’à insulter l’un d’entre eux devant les caméras. Il dévalue ainsi la fonction qui est la sienne et plus largement les institutions de la République dont il est le gardien.

Que Nicolas Sarkozy ne se soit jamais voulu le président de tous les Français, on le sait. Mais jamais encore un Président de la République n’avait affiché avec une telle arrogance la confusion du pouvoir politique avec les intérêts particuliers. L’affaire Woerth-Bettencourt, à cet égard, a agi comme un révélateur ; on comprend mieux aujourd’hui l’empressement du Président de la République à tenir sa promesse d’un bouclier fiscal. Il tenait à renvoyer l’ascenseur à ses amis qui avaient généreusement financé sa campagne : Mme Bettencourt a ainsi bénéficié  d’un modeste chèque de 30 millions d’euros…
De tels excès ne peuvent qu’alimenter la défiance des citoyens vis-à-vis du pouvoir politique. Le pacte social est aujourd’hui précarisé, le pacte républicain fragilisé.
Il faudra beaucoup de rigueur à la gauche pour les restaurer.

 

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