Mouvement social : 3 questions à François Hollande

Le parti socialiste peine à faire entendre sa voix dans le mouvement social actuel. Notre parti a vocation à conduire l'opposition. Ne devrait-il pas adopter une stratégie plus offensive ?

Oui. Mais comme premier parti d'opposition, nous sommes aussi force de propositions. Je reste convaincu qu'une autre réforme est possible, il nous reviendra de la faire voter à l'occasion des prochains rendez-vous sur les retraites des années à venir. Mais celle-ci sera subordonnée à un préalable incontournable, une condition impérative que les socialistes devront remplir : remporter le scrutin décisif de 2012.

Le mouvement social s’est cristallisé autour de la question des retraites. Quelles sont les autres priorités selon vous ?

Il existe dans notre pays une grande souffrance sociale. Le pouvoir d'achat est en berne, le chômage atteint des sommets, le lien entre les générations se délite, l'accession au logement relève du miracle, le déclassement social touche toutes les strates de notre société. Une catégorie cristallise en particulier toute cette frustration sociale. C'est la jeunesse. Ce sont les jeunes qui sont victimes de la dévalorisation de leur diplôme et qui connaissent les plus grandes difficultés à se loger et à s'insérer dans la vie active.

Notre raison d'être, c'est de garantir une perspective à la génération montante, de lui assurer un progrès. Et cette promesse, qui fonde la République, n’est-elle pas au cœur de la pensée socialiste depuis sa création ? Cette promesse, je l’appelle le « rêve français ». Cette ambition doit nous conduire à lever un espoir crédible.

Comment remédier au déficit de débat social dans notre pays ?

Les majorités UMP qui se sont succédé n'ont jamais cessé de démanteler les acquis sociaux. Le dialogue social est désormais réduit à sa plus faible expression comme en atteste la parodie de concertation sur la réforme des retraites.

Les syndicats ont su faire preuve d'un grand sens de la responsabilité et l'unité qu'ils ont affichée s'est faite sur une ligne réformiste. Si nous accédons aux responsabilités en 2012, notre première initiative devra être de lancer une vaste consultation sociale, avec les syndicats et les autres forces vives de la nation. Ces « assises de la démocratie sociale » traiteront des questions les plus urgentes : emploi, conditions de travail et protection sociale.

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