Quelle Europe voulons nous ?

Dans le cadre de la refondation du Parti socialiste et dans la perspective des élections européennes de 2019, le Forum sévrien accueillait le 23 novembre un public nombreux autour du débat animé par Philippe Berrée, avec :
• Christine REVAULT D’ALLONES BONNEFOY : présidente de la délégation socialiste française au Parlement européen depuis 2014,
• Pervenche BERES : député européenne depuis 1994, porte-parole de l’alliance des socialistes démocrates pour la commission économique et monétaire depuis juin 2016,
• Élisabeth HUMBERT – DORFMULLER : spécialiste de l’espace germanophone.


Depuis le Traité de 1951 instituant la Communauté européenne du charbon et de l’acier (CECA), le projet européen, au cœur de l’identité socialiste, est synonyme de démocratie et de paix. Pourtant, cette dimension n’apparaît plus suffisante pour les jeunes générations, en dépit d’un environnement international à nouveau menaçant. Parallèlement, l’Union Européenne peine à assurer la promesse d’une prospérité économique pour tous, alors que les préoccupations de nos concitoyens sont tournées majoritairement vers des domaines où les États membres demeurent souverains (sécurité, emploi, protection sociale…).

Quel nouvel horizon dans le cadre d’une économie mondialisée une social-démocratie renouvelée peut-elle apporter, en accord avec nos partenaires allemands du Parti social-démocrate (SPD), dans le respect de la justice sociale et du développement durable de la planète ?
Les sociaux-démocrates sont partout (sauf au Portugal) en difficulté, ayant trop attendu pour poser la question de la régulation des marchés et n’avoir pas su faire face à la crise. La droite au service des capitalistes n’a, pour sa part, pas suffisamment cherché à réguler les marchés.

Le SPD, alors même qu’il a obtenu des avancées sociales en participant au gouvernement de centre droit jusqu’en 2015, a vu son électorat s’éroder jusqu’à 21% en 2016. Un débat idéologique analogue à celui du PS y a lieu entre l’aile des ‘réalistes’, plutôt favorables à une coalition avec la CDU, les européanistes avec Martin Schultz, plus ouverts sur les questions de solidarité européenne, et l’aile gauche axée sur les questions sociales.

Depuis janvier 2017, il n’y a plus de compromis possible entre les sociaux-démocrates et les droites européennes sur les questions sociales, bien qu’Emmanuel Macron s’inscrive dans cette perspective (avec ses propositions sur les travailleurs détachés). Mais pour garantir le modèle social, il faut garder la maîtrise de la redistribution via l’impôt, la taxation (notamment des multinationales) et la lutte contre l’évasion fiscale.

Aux élections européennes de 2019, les socialistes sont partisans d’une liste nationale plutôt que de listes régionales. Ce qui manque, c’est de rapprocher les citoyens de l’Europe. Dans cette perspective, des listes transnationales seraient intéressantes.

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